Mme T. Suykerbuyk est prolongée comme juge de la jeunesse à Bruxelles.
Difficile d’ignorer les débats houleux qui agitent la France autour de l’encadrement juridique des évolutions de la famille.
La loi autorisant le mariage aux personnes de même sexe, promulguée en mai 2013, avait déjà produit son lot de frictions, rappelant la présence d’une France traditionnaliste et réactionnaire attachée à une vision «naturaliste» de la famille (voir le blog recensant le pire des courriers antimariage homo envoyés aux députés, sur http://unpapaunemaman.tumblr.com/). Les tensions ne faiblissent plus depuis, attisées par des groupes extrémistes, qui heureux de l’aubaine, font flèche de tout bois. Après le mariage pour tous, c’est l’enseignement de l’égalité à l’école – la «fameuse théorie du djendeur» - qui a servi d’allume-feu pour provoquer une nouvelle vague de protestations (voir l’appel à retirer les enfants de l’école, la pétition pour interdire la projection du film Tomboy dans les écoles, et Jean-François Copé qui, flairant l’opportunité électorale, s’emporte contre l’innocent livre pour enfant «Tous à poil»).
C’est dans ce climat assez infect que le gouvernement français a décidé de reporter aux calendes grecques les discussions autour du projet de loi famille, qui avait pourtant déjà été «délesté» de ses aspects les plus polémiques; la procréation médicale assistée et la gestation pour autrui, qui auraient dû être la suite logique de la loi sur le mariage pour tous. Dans le dernier édito du JDJ français (JDJ 332, février 2014), Jean-Pierre Rosenczveig, magistrat et président du tribunal pour enfant de Bobigny, qualifie ce nouveau recul de «capitulation» et de «retrait en rase campagne». Cette décision politique aura un coût, estime-t-il. «Il paraît désormais impossible à bref délai de penser pouvoir reprendre frontalement ce travail d’adaptation de notre droit qui comprenait notamment une amélioration du statut de l’enfant avec le souci de faciliter son investissement citoyen, ce qui somme toute pouvait s’analyser comme une vraie démarche de prévention des comportements asociaux.»
Il rappelle qu’il y a ainsi une multitude de chantiers pourtant nécessaires qui sont mis au placard; la clarification des responsabilités entre ceux qui ont en charge les enfants : «plus d’un million d’enfants vivent avec un seul de leurs géniteurs : quels sont les rôles respectifs du père et du beau-père, de la mère et de la belle-mère ?»; l’accouchement sous X : «l’adoption plénière ne peut plus nier l’histoire d’un enfant»; l’évolution du statut civil des enfants : «lui reconnaître une faculté de discernement et l’exercice de droits et de libertés fondamentales, comme la liberté de religion ou d’expression et la liberté d’association.»
Pour Jean-Pierre Rosenczveig, ce texte était aussi l’occasion de mieux définir les relations qui typent la famille moderne, «la solidarité et les responsabilités plus que le pouvoir de l’homme sur la femme et des parents sur les enfants». «En quoi tout cela conduit-il à détruire la famille ? Chacun sait aujourd’hui que «la» famille n’existe pas, mais qu’il y a plusieurs manières de vivre le fait familial. Oui, il y a une approche traditionnelle de la famille et une approche plus moderne. L’une est minoritaire, l‘autre plus répandue. Il ne s’agit pas d’opposer l’une à l’autre, mais de les respecter. Personne n’est propriétaire du thème famille».
En 2012-2013, 2.184 élèves ont été exclus de leur école et 1.283 autres ont vu leur inscription refusée.
Le 1er degré du secondaire concentre 40 % des exclusions, surtout en 1ère complémentaire et 2e différenciée.
Benoît Roosens, formateur et chargé de projets et d’études au sein de «ChanGements pour l’égalité» (CGé) a commenté ces chi< res pour La Libre (15 février 2014). Il pointe notamment que les incivilités sont le principal motif d’exclusion et attribue cela à la relégation et l’échec scolaire. «Pour moi, cela manifeste toute la di( culté des équipes éducatives de se retrouver avec des élèves qui n’ont pas un très grand intérêt pour ce qui se passe en classe» estime-t-il en précisant que les écoles ont du mal à décoder ces comportements.
L’exclusion sert aussi à détourner le décret Inscriptions et se débarrasser de certains élèves qui n’entrent pas dans leur moule.
Dans quelques mois, 270 «internés» seront transférés de la prison vers un nouveau Centre de Psychiatrie Légale à Gand. Il était temps, la Belgique a déjà été de nombreuses fois condamnée par la Cour européenne des Droits de l’Homme, parce qu’elle loge des internés dans des lieux inappropriés selon la loi.
Pour la gestion de ce centre, le SPF Justice a retenu deux candidats exploitants : la Plateforme Forensisch Psychiatrisch Centrum et la multinationale Sodexo – connue par les titres-services – qui collaborera avec la firme de sécurité Securitas et l’entreprise de soins néerlandaise Parnassia.
Pour Nathalie Laceur, psychologue clinicienne et psychanalyste, qui s’est exprimée dans La Libre Belgique du 31/01/14, «la Platform Forensisch Psychiatrisch Centrum est une ASBL créée dans le but d’améliorer les soins aux internés qui peut se targuer d’une longue expérience avec des malades mentaux et ne tolérera pas de matraques entre les murs du Centre».
Mais elle se demande ce qu’il en sera avec Sodexo ? Si cette multinationale gère quelques prisons privées dans le monde (qui génèrent régulièrement des scandales), elle n’a aucune expérience avec des patients psychiatriques. Et pourquoi Sodexo s’embarquerait-elle avec Securitas ?
On risque un effacement du traitement personnalisé au seul profit du maintien de l’ordre public et une réduction des personnes internées à un groupe homogène de criminels dangereux. Cette firme de sécurité est déjà, étonnement, en train de diffuser des offres d’emploi pour recruter 5 criminologues comme «opérateurs».
S’agit-il de personnes qui se trouvent devant un mur de vidéos pour surveiller les comportements des internés et avertir les gardiens de l’ordre quand il y a menace de danger ? Quelle expertise auront-ils en matière de souffrance psychique ?
Comment se focaliser sur le thérapeutique si le maintien de l’ordre entame déjà sérieusement le budget ?
La réponse est prévisible : s’occuper du maximum de personnes au moindre coût. Remplacer un traitement sur mesure par un traitement standardisé pour un groupe de personnes – ce qui suppose la forclusion de la cause psychique toujours singulière.
Le Moniteur du 10 janvier 2014 a publié un «avis rectificatif» du S.P.F. Intérieur qui concerne l’arrêté royal du 12 juillet 2012 «modifiant l’arrêté royal du 7 juillet 1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l’incendie et l’explosion, auxquelles les bâtiments nouveaux doivent satisfaire».
Comme il y en a pour 7 pages, on n’ose penser aux sinistres qui vont frapper les immeubles construits depuis un an et demi.
Voici (dans le Moniteur du 17 janvier, 2ème éd.) un sérieux défi lancé aux députés-poètes de la Communauté française et de la Région wallonne (et je vous assure que cette fois, le traduisement est à la hauteur de l’original néerlandais) : décret flamand du 20 décembre 2013 «portant instauration d’une suppression progressive accélérée dans le précompte immobilier du revenu cadastral imposable de matériel et d’outillage suite aux nouveaux investissements».
Dans un message du 27 janvier, la Régionale de Bruxelles du secteur Enseignement de la CGSP annonce à ses affiliés une journée d’étude qui se tient à l’ULB, mais en semaine : «Si vous disposez de disponibilités, nous vous invitons à y participer». À condition d’être frais et…
Parmi les magazines «féminins», Elle a été souvent salué pour la qualité de son expression. Dans le numéro du 24 janvier (édition française !), au sujet d’une jeune actrice-mannequin : «Elle instagramme sa styliste et son maquilleur, tweete l’ambiance des shootings et aura bientôt la plus belle collection de selfies».