"Ici et ailleurs" du JDJ N°385

Commission de déontologie

Les nouveaux membres de la Commission de déontologie de la prévention, de l’aide à la jeunesse et de la protection de la jeunesse (AM du 4 juin 2019) désignés pour un terme de cinq ans sont : Président : Lucien Nouwynck représentant les magistrats de l’aide à la jeunesse, Vice- Présidente : Laurence Bleomen, du secteur des services agréés ; Membres : Guy De Clercq, Conseiller de l’aide à la jeunesse, Dominique Moreau, Directeur de la protection de la jeunesse, Philippe Kinoo, représentant la ligue des droits Humains ; Dominique De Fraene, Abraham Franssen, Bruno Humbeeck et Cécile Mathys du monde académique, Joël Veugelen, représentant les services résidentiels agréés et mandatés, Olivier Pirard, représentant des services non résidentiels agréés et mandatés, le Délégué général aux droits de l’enfant et enfin, deux membres de l’administration de l’AAJ : Elise Rebuffat et Allal Mesbahi (ref. : Décret du 18 janvier 2018, articles 132 à 134 et Arrêté du 16 janvier 2019).

Justice pour tous sur le web

La Plateforme Justice Pour Tous vient de se doter d’un site web : https://pjpt-prvi.be/fr.

Elle milite pour que la justice soit accessible à tous, de manière à ce que toute personne ait la possibilité de faire valoir ses droits ou de se défendre.

C’est une association de fait regroupant des acteurs de la société civile belge et du monde judiciaire – associations, syndicats, collectifs – du Nord et du Sud du pays, visant à promouvoir l’accès à la justice pour tous.

Principales réalisations récentes : la publication d’une carte blanche en vue des élections du 26 mai au départ du constat que l’accès à la justice est de plus en plus en danger et la publication du «livre noir» de la justice sur la réforme de l’aide juridique. Nul doute que la question de la justice soit au menu du futur gouvernement, il y a urgence !

Baromètre des associations de la FRB

Si la majorité des associations en Belgique ont une vision un peu moins pessimiste de leur santé financière qu’il y a quelques années, la prudence reste de mise. Elles ont en outre le sentiment de ne plus pouvoir se fier uniquement aux financements publics. Pour les plus petites associations, des enjeux de professionnalisation se font également sentir.

C’est ce qui ressort du baromètre des associations réalisé régulièrement par la Fondation Roi Baudouin.

Celle-ci pointe aussi l’évolution de la réglementation qui devient de plus en plus lourde, le manque de compétences en digitalisation de nombre d’associations et la volonté de plus de collaboration avec les pouvoirs publics.

À l’heure où la participation de la société civile au pouvoir est discutée, espérons que cet appel soi entendu. Une vie associative forte est indispensable à un tissu démocratique sain.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies sur la paille

La session de septembre 2019 du Comité des droits de l’enfant, organe des Nations unies en charge du contrôle de la mise en oeuvre de la Convention internationale des droits de l’enfant, a failli être annulée par manque de financement ou du fait des payements tardifs des contributions des États membres.

Une solution a pu être trouvée en dernière minute, mais le risque d’annulation d’une session en 2020 persiste (le même risque pèse sur d’autres Comités des Nations unies).

C’est un très mauvais message, en particulier en cette année du 30ème anniversaire de la Convention des droits de l’enfant, alors que le Comité a déjà du retard dans l’examen des rapports des États membres et dans l’examen des plaintes individuelles.

(Source : www.childrightsconnect.org)

Les organes de prévention de la torture se concertent

Le Sous-comité des Nations unies pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (SPT) a eu un échange de vues avec des représentants du Comité pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) du Conseil de l’Europe.

Ceci en vue de renforcer la complémentarité et la subsidiarité des actions de ces deux organes pour mieux tenir compte des valeurs ajoutées et des points forts de chacun dans la zone géographique couverte par le Conseil de l’Europe, éviter les doubles emplois et accroître les synergies entre les deux organes conventionnels.

C’est d’autant plus important pour les pays qui sont couverts par les deux Conventions internationales, ce qui on l’espère sera bientôt le cas de la Belgique.

Peine de mort contre un enfant

Un jeune homme d’Arabie Saoudite risque la peine de mort pour des faits qu’il aurait commis alors qu’il avait à peine onze ans.

Arrêté à l’âge de quatorze ans, il est détenu depuis quatre ans sans charges. Il serait accusé de participation à des manifestations anti-gouvernementales, possession d’une arme à feu et appartenance à un groupement terroriste, selon des aveux qui auraient été obtenus sous la torture.

Le procureur réclame la peine de mort par crucifixion !

Cette procédure fait suite à l’exécution en mai de six jeunes pour des faits commis lorsqu’ils étaient mineurs alors même que la position officielle du pays est de commuer la peine de mort en dix ans d’emprisonnement.

La barbarie a encore de beaux jours devant elle (source : European Saudi Organization for Human Rights - www.esohr.org


Les bésicles de Jiji

À peine permis

Le Moniteur du 5 mars publie, l’un derrière l’autre (pp. 23754 et 23755), deux arrêtés royaux du 11 janvier 2019 qui modifient celui du 23 mars 1998 « relatif au permis de conduire ». Ils émanent de F. Bellot (MR), ministre de la Mobilité, mais dans l’un il est qualifié aussi de « chargé de Belgocontrol et de la SNCB » et dans l’autre non, ce qui, à la réflexion, semble plus logique, sauf pour les pilotes d’avions et de locomotives.

Haute école (d’équitation ?)

Restons-y. Le droit de l’Union européenne dispense de TVA les prestations d’enseignement scolaire et universitaire. Dans son arrêt du 14 mars 2019, C-449/17, la Cour de justice a répondu à la juridiction allemande qui l’interrogeait que cette notion n’inclut pas les activités d’une auto-école. Pourtant, l’institution en cause s’appelle A & G Fahrschul Akademie. Rien à voir avec l’Académie dont le ministre J.C. Marcourt (PS) a accablé l’enseignement supérieur francophone.

Pentaphobie

En gras à la « une » du Soir (6 mars) : « 60% des élèves ont déjà doublé en 5ème secondaire ». Le remède saute aux yeux : les faire passer directement de 4ème en 6ème, comme les ascenseurs des immeubles américains qui montent sans escale du 12ème au 14ème étage. Il s’agit aux USA d’éviter la triskaïdékaphobie, la terreur du nombre 13. Qu’on me dise merci pour cette aide à la réussite.

Filleuls impossibles

L’acteur Jean-Jacques Rausin déclare à SOSoir (9 mars) : « N’ayant pas de descendance actuellement, mes amis ont fait de moi un parrain comblé ». De tamagotchis ? Si un participe présent (ou un gérondif) commence une phrase, il doit se rapporter au sujet de la principale ; en l’espèce, la construction intelligible aurait été : « Je n’ai pas… actuellement, mais mes amis… ».

Ça tombe dru

  • Dans Elle (édition France, 1er mars), la députée « La France insoumise » Clémentine Autain : « La fracture entre la vie privée et la vie publique a été battue en brèche ». Bref, c’est cassé.

  • L’équipe masculine belge de relais s’appelle « Les Tornados ». Ce pluriel est correct en espagnol (l’original), mais en anglais, il s’écrit de préférence « Tornadoes ». Tornades, quoi.

  • Une publicité d’Amazon sur Google : « Philippe Barbarin à petits prix ». En effet : 6 mois de prison avec sursis, pas cher.

  • Une autre devant un salon de beauté à Bruxelles : « Blanchiment – Plus petits prix en Belgique ». Le parquet financier ne semble pas sur les dents.

  • Et dans Salsa, magazine des centres d’acoustique Lapperre : « La surdité unilatérale à la loupe ». On n’aurait pas pensé à un tel instrument.

  • Au Moniteur du 11 mars, une circulaire de S. Wilmès (MR), ministre de la Fonction publique, annonce que le personnel fédéral bénéficiera de dispenses de service les lendemains de l’Ascension et de l’Assomption. À condition de chanter en chœur « Au ciel, au ciel, au ciel » ?

  • Là aussi (15 mars), un avis du SPF Justice : « Appel aux candidats pour président suppléant néerlandophone et francophone pour la commission de recours compétente pour les recours concernant l’évaluation et le stage ». Le rédigeur et son traduiseur cherchent un homme non pas bilingue, mais double monoglotte. Et au moins, on sait ce que fait la commission.

  • Gros titre du Soir (13 mars) : « Les Algériens supputent sur les intentions du gouvernement ». On les comprend s’ils s’assoient dessus pour conjecturer (au sens d’« évaluer » ou de « tenter d’interpréter », le verbe est transitif direct).

  • Ibidem (15 mars), D. Ducarme, le Robespierre agricole, indigné des propos d’H. Hasquin sur le MR : « Nous avons la chance d’avoir dans notre parti des personnalités qui font la petite histoire de ce pays ». On ne peut mieux dire.

  • Itou (18 mars), P. Magnette, tête de liste PS aux élections européennes mais qui ne siégera pas : « J’ai été clair sur mes intentions alors que j’aurais pu ne pas l’être ». Transparent.

  • Aussi (22 mars), Ch. Michel rend hommage à O. Chastel : « Olivier a fait en sorte que l’ADN du MR soit tourné vers l’avenir ». L’hérédité future, quelle réforme !

  • En pleine forme, le magazine Touring (mars-avril) signale que « Le golfe de Gascogne est la partie la plus orientale de l’océan Atlantique » - abstraction faite de la mer du Nord, de la mer de Norvège et de la Baltique. Curieux qu’on n’y trouve pas de réclame pour des GPS.

  • L’autocollant en vogue sur le campus par ces temps écologiques : « Fossil Free ULB ». Fallait pas relever l’âge de la pension.