La campagne TAM-TAM, qui a débuté le 5 février 2018 (campagnetamtam.be), entend sensibiliser, informer, mobiliser dans l’idée de peser dans le débat public en vue des élections de 2019. Elle veut faire comprendre l’enjeu des réformes et montrer comment celles-ci s’inscrivent dans un projet plus global, celui de démanteler le modèle social belge.
La campagne veut faire la lumière sur les tendances néolibérales qui se confirment depuis trop d’années.
Après avoir décortiqué les réformes dans le domaine de la santé, elle s’attaque à l’état déplorable de la justice en montrant à quel point son accès se détériore : la dénaturation du service et la menace sur le statut démocratique de la justice.
Difficile à imaginer mais les États-Unis ont instauré une politique de séparation volontaire des familles demandeuses d’asile comme mesure visant à dégoûter les migrants de choisir cette destination. C’est ainsi qu’une mère congolaise et sa fille de 7 ans sont placées dans des centres fermés différents et c’est arrivé 53 fois en neuf mois (voir le Washington Post du 4 mars).
Bon, on ne va pas le crier trop fort en Belgique, on en connaît qui pourraient s’en inspirer pour faire mieux encore dans le registre de la cruauté.
«En France, chaque jeune recevra bientôt un «pass culturel » de 500 euros pour fêter ses dix-huit ans. Cette initiative qui va rapidement se mettre en place (un premier test dans quatre départements est déjà prévu pour cet automne) mérite vraiment réflexion.
Bien entendu, le débat est de savoir quelles productions culturelles seront proposées dans ce pass. Celles qui intéressent déjà de très nombreux jeunes ou/et celles que souhaitent leur conseiller les adultes, et selon quels critères ?
D’autre part, 18 ans n’est peut-être pas l’âge adéquat. «À cet âge-là, les décrochages et les segmentations culturelles se sont déjà opérées» relève le directeur du MuCEM (musée à Marseille). Enfin, pour réduire l’inégalité d’accès à la culture des jeunes, la seule solution serait l’initiation régulière à la culture dans l’enseignement scolaire.
Il n’en est toujours pas question.» Lettre ‘Consoloisirs’ n°3 du 30 mars 2018 (voyez aussi Le Monde/culture du 1er mars). Madame Greoli, si vous repreniez cette initiative en l’améliorant ?
Le mandat de Zeid Ra’ad al-Hussein, Haut-Commissaire aux droits de l’Homme des Nations unies arrive à terme dans le courant de cette année. Il a ouvertement clamé qu’il ne solliciterait pas un second mandat parce que ça le mettrait en position de faiblesse, le mettant dans l’impossibilité de conserver l’intégrité de sa voix, dans le contexte géopolitique actuel.
Or, cette voix, il l’a réellement mise au profit de la défense des droits humains pendant toute la durée de son mandat.
Il n’a jamais hésité à dénoncer les violations des droits humains, où qu’elles se passent et qui qu’en soient les auteurs.
On se souviendra notamment de sa dénonciation du massacre des Rohingyas quand la communauté internationale se taisait ou encore de la dénonciation du soutien russe au régime Syrien. L’extrême droite et les populistes de tout poil ont fait les frais de ses flèches acérées. Autant dire que le Secrétaire général de l’ONU va faire l’objet de pressions majeures pour qu’il désigne un candidat beaucoup plus docile à l’issue d’une procédure manquant cruellement de transparence (voir notamment le «Universal Rights Group» qui plaide pour l’instauration d’une procédure de nomination transparente et ouverte).
Le Parlement européen réfléchit à la possibilité d’abaisser l’âge à partir duquel les États peuvent obliger les enfants migrants à fournir leurs empreintes digitales de 14 ans à 6 ans !
Vingt-deux organisations, dont «Missing Children Europe» demandent à l’UE d’exempter les enfants issus de groupes vulnérables de cette obligation en considérant que, même si l’utilisation de données biométriques pourrait être utile pour améliorer la protection des enfants, en particulier face au risque de disparition, l’utilisation de la contrainte, qui entraîne le plus souvent de la violence, est tout simplement inacceptable.
Cela pourrait constituer une expérience traumatisante, alors qu’il existe de meilleurs moyens de procéder à l’enregistrement des enfants à la frontière.
C’est d’autant plus inacceptable
que le projet prévoit
les mesures de contrainte,
en ce compris la détention,
qui pourraient être utilisées
ainsi que les sanctions qui
s’appliqueraient en cas de
refus. Ces associations préconisent
d’informer adéquatement
les enfants sur
les motifs de la récolte de
leurs empreintes et les bénéfices
que cela peut leur procurer,
tout en les rassurant
par rapport aux craintes
qu’ils peuvent exprimer.
(voir :
Le Service social international (iss-ssi.org) a réuni un groupe d’experts en vue de discuter de la nécessité d’adopter une réponse internationale basée sur les droits de l’enfant à la problématique de la gestation pour autrui.
À ce stade, ils ont dégagé les principes de base pour cadrer la discussion, dont le fait que cette pratique comporte des risques d’exploitation des mères et enfants, de dérive commerciale, de discrimination entre les enfants ou même de négation des droits des enfants nés de mères porteuses.
On gravera sur mon urne funéraire que je me serai battu (voir J.D.J., n°299, n° 310, n° 340, n° 347, n° 371, chaque fois p. 47). Le Soir (24 janvier) rapporte les voeux qu’a adressés à la presse le Démosthène d’Evere (voir encore J.D.J., n° 369 et n° 372, p. 47) : «Enseignement : Rudi Vervoort veut des enveloppes dédicacées à la capitale». De la main de la ministre M.-M. Schyns, sans doute, et comme Un canto a Galicia de Julio Iglesias. Mais pourquoi ne pas placer plutôt ces autographes dans les enveloppes ?
«Affecter, consacrer, destiner, réserver», le français offre de quoi laisser à «dédier» et (pire) «dédicacer» leurs sens précis.
Selon le même organe (29 janvier), «Moscou va dérouler le tapis rouge» (vraiment ?) pour Ch. Michel, lequel «n’a jamais fait mystère de sa volonté de “parler” avec notre pays voisin [de l’Union européenne, probablement] “qui le restera pour toujours”». Bel écho à l’une des déclarations les plus pénétrantes du président Ch. de Gaulle : «Je salue Fécamp, port de mer, qui entend le rester et le restera». Dans L’os à moelle, Pierre Dac avait observé que «Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes de ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir».
À la «une» du 1er février, la gazette se montre aussi virtuose du droit que des mathématiques (voir encore J.D.J., n° 372, p. 47), au sujet de l’arrêt de la Cour de cassation relatif au rapatriement d’un Soudanais : «[Selon les avocats de l’Office des étrangers,] il n’y a pas de raison de présupposer d’ [sic] un risque impliquant un examen automatique du risque d’exposition à des traitements inhumains ou dégradants». Seule une juridiction composée de PTBistes francophones a pu rejeter un pourvoi si bien conçu.
Et le 5 février, une interview de M. Prévot (CDH), autre beau tribun : «Le centrisme est moderne car il célèbre une valeur qu’on doit revaloriser : le pragmatisme». Tu leur demandes le change d’un billet de 50 EUR et tu en reçois aussitôt cinq de 9 EUR : superbe application de la parabole des talents.