"Ici et ailleurs" du JDJ N°371

Il est important…

Le calendrier pour les inscriptions scolaires en 1ère année commune de l’enseignement secondaire a été publié sur le site du ministère de l’Éducation : http://www.inscription.cfwb.be/.

Premières dates à retenir : du 19 février au 9 mars. C’est la phase d’enregistrement des inscriptions sur les formulaires prévus à cet effet (pour la première fois, les parents peuvent compléter le volet confidentiel du formulaire unique d’inscription en ligne).

… de bien informer les parents

La chronologie des dépôts des formulaires n’a pas d’importance, mais seules les demandes introduites pendant cette période font l’objet d’un classement. Les personnes en ordre utile de priorité sont informées de leur inscription à partir du 9 mars. La CIRI (Commission des inscriptions) procède alors à l’attribution des places que les établissements n’ont pas pu attribuer eux-mêmes.

Enfants réfugiés et stress post-traumatique Le Haut-Commissariat pour les Réfugiés des Nations unies a publié ses «Recommandations pour une meilleure intégration dans la classe d’enfants réfugiés souffrant de stress et de traumatisme » qui vise à aider les enseignants à comprendre les effets du stress et des traumatismes sur les enfants réfugiés et leur offre également quelques conseils quant à la manière de les intégrer correctement.

Il commence par rappeler les causes du stress et des traumatismes chez les enfants réfugiés, précise les symptômes qu’ils peuvent présenter et explique comment les enseignants et les établissements scolaires peuvent aider ces enfants.

Il se termine en proposant des activités, exercices, outils pédagogiques et jeux.

www.unhcr.org/fr-fr/…

Participation des jeunes enfants…

L’observatoire de l’enfance, de la jeunesse et de l’aide à la jeunesse a mené une recherche qui dresse les balises éthiques et méthodologiques pour réaliser des enquêtes quantitatives par questionnaire auprès d’enfants scolarisés dans le cycle d’apprentissage de la lecture (5-8 ans).

Intégrer de jeunes enfants dans des enquêtes quantitatives de grande ampleur est une gageure qui explique sans doute qu’ils sont le plus souvent absents de telles enquêtes bien qu’il soit tout à fait possible de les interroger tout en respectant des critères de qualité et de respect des enfants.

… de 5 à 8 ans

Ces résultats feront ultérieurement l’objet d’un vade-mecum à destination des professionnels, mais les balises ainsi dégagées permettent déjà d’interroger ces jeunes enfants qui ont une expertise et un regard spécifique et pertinent sur leur vécu et leurs expériences. Notamment sur le niveau socio-économique de leur foyer et leur bien-être, leur participation aux décisions qui les concernent, leurs droits, leurs «capabilités» sociales et émotionnelles, etc.

www.oejaj.cfwb.be/index.php?id=18513

La société civile menacée

L’Agence européenne des droits fondamentaux (la FRA) a publié un rapport qui reconnaît le rôle vital de la société civile dans les processus démocratiques et la promotion des droits humains.

Il est fondamental que les décideurs politiques accordent de l’importance à leur travail, sans poser des obstacles politiques et légaux ou menacer leur financement.

Ce rapport arrive indéniablement à un moment où les ONG et associations sont, plus que jamais, menacées ou soumises à des règles administratives tatillonnes qui n’ont d’autre but que de les empêcher de remplir leur mission.

http://fra.europa.eu/en/publication/2018/challenges…

La qualité des recommandations dépendent…

A l’occasion des prochaines élections des membres du Comité des droits de l’enfant (qui est renouvelé pour moitié tous les 2 ans), l’association Child Rights Connect lance une campagne visant à identifier et encourager des experts de haute qualité à se porter candidats et à les soutenir pour que leurs gouvernements les nomment. Ils proposent ainsi des critères de choix (répartition géographique équilibrée, composition multidisciplinaire, indépendance, transparence du processus de nomination…).

… de la qualité des candidats

Ils publient une fiche qui présente le processus d’élection, le rôle que les défenseurs des droits de l’enfant peuvent jouer pour identifier les candidats et permettre leur élection. Elle explique aussi ce qui fait un «bon» candidat, les compétences à avoir et rappelle la disponibilité nécessaire pour exercer une telle fonction (dont la présence à Genève 3 mois par an).

www.childrightsconnect.org/wp-content/uploads/201…

Pour un passage légal…

L’association «Safe passage» milite pour permettre aux enfants réfugiés et adultes vulnérables de trouver un passage sécurisé et légal pour accéder à un sanctuaire.

Elle estime qu’il faut tout faire pour faciliter, de manière proactive, créative et rapide, le passage sécurisé des enfants migrants en vue d’un regroupement familial. Elle a notamment travaillé sur la situation des enfants qui vivaient dans la «jungle» de Calais et qui attendaient depuis plus de 10 mois une réunification familiale. La complexité et la durée de la procédure étant telles que la plupart étaient prêts à affronter de nouveaux dangers pour accéder au Royaume-Uni au péril de leur vie. La démolition du camp de Calais a rendu le travail d’identification et de suivi extrêmement compliqué.

… sécurisé et rapide

En 2016, 30.000 mineurs non-accompagnés sont arrivés en Europe et 15.779 en 2017 rien qu’en Italie (ainsi que plus de 5000 en Grèce). Sans accès à un système d’asile effectif ou de transferts légaux, ces enfants sont coincés dans le premier État où ils arrivent. Un sommet Franco-Anglais a débouché sur un accord pour réduire à 25 jours le temps d’attente pour une réunification familiale à partir de la France. Premier pas qui en appelle d’autres, notamment avec les autres pays européens.

Et qui nécessite une mise en oeuvre honnête et diligente.

Exclusions scolaires : contre-productives !

Le dernier édito du «Journal de classe», le blog d’Infor-Jeunes Laeken, traite de l’exclusion scolaire, mesure qualifiée de contreproductive, disproportionnée et utilisée de manière abusive par les directions d’école.

L’association rappelle que les faits doivent être particulièrement graves, que la décision d’exclusion doit être dûment motivée et s’appuyer sur des faits précis et concrets et proportionnée.

La plupart du temps, l’élève au comportement «difficile» exclu d’un établissement, transporte et reproduit ses difficultés dans l’établissement suivant. L’exclusion définitive est pour beaucoup trop d’élèves le prélude du décrochage scolaire, voire de l’exclusion sociale pure et simple.

Les recours diffèrent aussi d’un réseau à l’autre, ce qui entraîne des disparités qui frisent la discrimination. Le Pacte scolaire devrait apporter quelques améliorations, notamment par l’introduction d’une structure de recours unique.

Espérons qu’elle ne tarde pas trop à se concrétiser.


Les bésicles de Jiji

Le Prix 2018 des Bésicles opaques

Prouvant que point n’est besoin d’écrire long pour faire obscur, il est attribué à un arrêté ministériel (Intérieur) du 30 octobre 2017 (Moniteur, 13 novembre) «portant approbation du Plan Particulier d’Urgence et d’Intervention (PPUI) Interruption de l’approvisionnement en électricité du Gouverneur de la province de Liège».

Il faut comprendre que cette excellence a rédigé le plan, et non qu’un ministre NVA a béni un complot destiné à la plonger dans les ténèbres.

À titre de comparaison, voici le challenger vainement prolixe : un arrêté du gouvernement de la Communauté française, daté du 8 novembre 2017 (Moniteur, 11 décembre), «portant nomination des membres de la Commission inter caractère [sic] créée en vertu des dispositions du décret du 16 novembre 2007 relatif au programme prioritaire de travaux en faveur des bâtiments scolaires de l’enseignement fondamental ordinaire et spécialisé, de l’enseignement secondaire ordinaire, spécialisé et de promotion sociale, de l’enseignement artistique à horaire réduit, des centres psycho-médico-sociaux ainsi que des internats de l’enseignement fondamental et secondaire, ordinaire et spécialisé, organisés ou subventionnés par la Communauté française et des commissaires du Gouvernement auprès de ladite Commission».

Ces policiers sont bien généreux.

Pays Noir comme un crêpe de deuil

Charleroi Mag, revue communale (novembre-décembre 2017), signale qu’au cimetière de Gosselies, «la rénovation du bâtiment dédié aux fossoyeurs est en cours de finition». On la devait bien à ces travailleurs tombés sur leur lieu de travail ? (voir encore J.D.J., n°347, p.47, sur l’usage intolérable de «dédier» pour «affecter»).

Ce n’est pas tout : à Gilly, «la rue du Cimetière devient la rue de la Machine à feu», très bien trouvé.

Bienvenue chez les Ouftis

Un arrêté wallon du 9 novembre 2017 (Moniteur, 20 novembre) modifie celui du 8 octobre 1998 «relatif à l’indemnisation des dommages causés par certaines espèces animales protégées» en insérant le loup entre le castor européen et le héron cendré, parce que son arrivée en Wallonie «est possible à tout moment au départ de la dispersion d’individus en provenance d’Allemagne ou de France».

Comme il y en a environ 200 dans le premier pays et 360 dans l’autre, on doit applaudir une telle prévoyance face à un risque majeur.

C’est nul

Par son arrêt n° 239.489 du 23 octobre 2017, la 14ème chambre du Conseil d’État a rectifié le n° 239.099 du 14 septembre. Un contribuable avait attaqué la décision d’une commission du S.P.F. Finances qui avait rejeté son appel en matière de délais de paiement d’un impôt. Le Conseil lui avait donné raison sous une forme surprenante : «De Raad van State vernietigt het beroep», «La requête est annulée».

Surmontant son infarctus, il fallait lire «de beslissing», «la décision».

Le fumet du bon droit (fumus boni iuris)

De son côté, la Cour européenne des droit humains a conclu, le 7 décembre 2017, à un dépassement du délai raisonnable (art. 6, § 1er de la C.E.D.H.) dans l’affaire Arnoldi c. Italie et a octroyé, au titre du dommage moral, 4.500 EUR à la requérante. Celle-ci, qui habite à Taleggio (Lombardie), avait voulu faire abattre une cheminée que, selon elle, un voisin avait construite illégalement, mais cinq autres avaient déclaré que le tuyau était très ancien. Elle avait porté plainte contre eux pour faux témoignage en 1995 et en 2003, un juge avait constaté la prescription. Saisie en 2004, la Cour a rendu en 2017 un arrêt fumant.

Ça tombe dru

  • Interviewé par Le Soir (25-26 novembre) au sujet du Manifeste socialiste, E. Di Rupo : «… notre objectif d’émancipation par l’école (…) parce qu’il faut tirer les personnes vers le haut afin de ne plus avoir une société de classes». Enseigner en rue, comme Zénon le Stoïque ?
  • Itou (2-3 décembre), la ministre A. Greoli (CDH) se proclame «viscéralement attachée à la concertation sociale». Causer aux syndicats, ça noue les tripes.
  • Aussi (4 décembre), pour D. Trump qui patauge dans son Kremlingate, «le vote [au Sénat, en faveur de son projet de baisse des impôts] tombait à brûle-pourpoint». Même lui a été saisi ? L’expression signifie «à l’improviste». Le plumitif voulait dire : «à point nommé».
  • Le Moniteur du 21 novembre a annoncé en français que «Baron Frans Van Daele, ancien chef de cabinet [à Laeken], est nommé ministre d’État». Élégant prénom; mais c’est parce qu’en néerlandais, un titre de noblesse qui précède un nom propre ne prend pas d’article.
  • Dans Elle (France, 24 novembre), la chanteuse Juliette Armanet évoque ses tournées et les petits déjeuners : «Tout le monde a les yeux bouffis de sommeil. [Mon équipe] et moi, on en avale, du bitume». Qu’ils changent de régime.
  • Ibidem (8 décembre), Yuting Duan, conservatrice du musée de la photographie de Lianzhou [prononcer Liandjou] en Chine : «Quand j’ai le temps, je dîne chez moi avec mes enfants. C’est un moment essentiel.» Comme une huile ?
  • Selon un connaisseur de la RTBF-Radio (9 décembre, 7 h. 30), Jean d’Ormesson était «sociétaire de l’Académie française». Le Dictionnaire, quelle Comédie !