La nouvelle stratégie pour les droits de l’enfant du Conseil de l’Europe (2022 à 2027) «Les droits de l’enfant en action : poursuivre la mise en oeuvre et innover ensemble» a été adoptée par le Comité des ministres du COE le 23 février dernier et sera lancée à Rome les 7 et 8 avril prochains. Cette stratégie, la 4ème du genre, vise à faire progresser la protection et la promotion des droits de l’enfant à travers l’Europe. Elle a été élaborée dans le cadre d’un processus consultatif avec des gouvernements nationaux, des organisations internationales, des organisations de la société civile et surtout 220 enfants de 10 États membres.
Les six objectifs sont : une vie sans violence pour tous les enfants, l’accès aux technologies et à leur utilisation sûre, l’égalité des chances et l’inclusion sociale, une justice adaptée, donner la parole à chaque enfant et les droits de l’enfant dans les situations de crise ou d’urgence. Ce dernier objectif prend en particulier tout son sens dans le contexte actuel !
Voir : www.coe.int/fr/web/children/
Le Soir du 25 février publie un article intitulé «Les éducateurs en IPPJ, un rôle négligé» qui expose à la fois l’importance du rôle des éducateurs dans ces institutions et leur difficulté de formuler par écrit leurs comptes-rendus sur les jeunes qu’ils suivent.
L’article précise notamment : «Les informations doivent donc revenir de la base et, à la base, en contact presque permanent avec l’enfant, on retrouve l’éducateur, pourtant parfois bien dépourvu lorsqu’il s’agit d’écrire. Quels sont les freins à l’écriture chez l’éducateur spécialisé ?» ».
Cette description fait réagir Julie Bierlaire, animatrice pédagogique au Service du Délégué général aux droits de l’enfant qui précise avoir fait des études d’éducatrice en cours de promotion sociale et qu’elle a bien appris à écrire dans le cadre de ses études: «Nos profs nous ont sensibilisés au fait que nos écrits étaient cruciaux dans les rapports que l’on ferait pour nos usagers. Je suis donc étonnée de lire que les éducateurs seraient dépourvus face à l’écrit. Un manque de temps, je peux tout à fait le comprendre, mais c’est autre chose quand on se dit dépourvu face à l’écrit…on parle de l’importance de ces documents écrits qui dans nos études a été tant de fois soulignée». Tous les éducs ne seraient donc pas logés à la même enseigne !
En septembre 2018, la Cour européenne des droits de l’homme a estimé qu’interdire à une femme de confession musulmane l’accès à une salle d’audience en raison du port d’un signe religieux est une violation de l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’Homme. Comme souvent, il aura fallu plusieurs années pour qu’un changement se produise. C’est maintenant chose faite puisque l’art. 759 du Code judiciaire, écrit à une époque où tout le monde portait un chapeau, a été adapté.
Il faut préciser que les seuls cas d’application de cette législation visaient à interdire la présence de femme voilées dans les prétoires.
Alors que la tragédie en Ukraine retient toute l’attention des médias, mais aussi des Etats et agences humanitaires, il ne faudrait pas oublier toutes les autres tragédies qui se poursuivent partout dans le monde, notamment en Afghanistan où 5 millions d’enfants (oui, 5 millions !) sont en train de mourir de faim, le mariage d’enfants (en fait leur vente) a été multiplié par 5.
Dans d’autres régions, des enfants continuent à mourir dans un silence assourdissant : en Syrie, au Yémen, en Ethiopie…
Nous avons beaucoup de mal à nous indigner (et agir !) face à tant de drames.
Dans la rubrique des mauvaises nouvelles, pointons ce chiffre terrible publié par The Lancet : au moins 5,2 millions d’enfants (au 1er octobre 2021) ont perdu un parent ou un adulte responsable d’eux à cause du Covid. Champions hors-catégorie : le Mexique, les Etats-Unis, le Brésil et l’Afrique du Sud !
imperialcollegelondon.github.io/orphanhood_calculator/#/country/Global
France : après la sidération soulevée le 5 octobre 2021 par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) évaluant à 330.000 le nombre de mineurs victimes de diacres, prêtres, religieux ou laïcs au sein de l’Église de 1950 à nos jours, place à l’exécution des 45 recommandations de son rapport.
Une instance est créée, missionnée et financée par l’Église catholique de France, pour recevoir les demandes des victimes. S’il est logique que l’Église la finance, on peut craindre pour son indépendance. Seule consolation, c’est Marie Derain de Vaucresson qui est nommée à la tête de cet organisme. Elle avait été une excellente defenseure des droits des enfants et devrait donc garantir une véritable écoute des victimes, une reconnaissance des crimes et une réparation adéquate.
On lui souhaite bonne chance et beaucoup de courage pour écouter toutes ces horreurs.
Le Conseil d’État a remis son avis par rapport à la Proposition de loi modifiant la loi du 23 mars 1989 relative à l’élection du Parlement européen en vue d’offrir aux citoyens la faculté de voter dès l’âge de 16 ans (DOC 55 2373/001).
Comme la demande d’avis limitait l’examen au fondement juridique de la proposition, à la compétence de l’auteur de l’acte ainsi qu’à l’accomplissement des formalités préalables, il ne contient pas un mot d’une éventuelle discrimination générée par cette proposition par rapport aux autres élections (voir JDJ n° 409, novembre 2021, « Ici et ailleurs », p. 46).
Voilà une opportunité loupée de bénéficier d’un avis plus circonstancié !
À l’occasion de la COP26, Le Soir (2 novembre) recueille une de ces déclarations limpides et décisives que pratique Ph. Henry (Ecolo), ministre wallon du Climat : « Il faut que l’Europe fasse le maximum même si elle ne peut pas tout faire (…) On a fait ce qu’on devait à ce stade-ci, mais il faut rester prêts à en faire plus ». Épuisant.
Au Moniteur du 8 novembre, un arrêté royal du 21 octobre 2021, proposé par S. Wilmès (MR), la ministre des Institutions culturelles fédérales, annonce que « Madame (…) est nommée directrice générale du Palais des Beaux-Arts ». Dès lors, pourquoi les rédigeurs du texte l’ont-ils intitulé « portant nomination du directeur général » ?
Dans l’édition du 25 novembre, un arrêté royal du 21 octobre 2021, proposé par la ministre de l’Intérieur, A. Verlinden (VLD), modifie celui du 10 novembre 2012 « déterminant les conditions minimales de l’aide adéquate la plus rapide et les moyens adéquats ». À quoi ? Le texte concerne les interventions des zones de secours. Neuf ans plus tard, on reconnaît la patte (de mouche) de J. Milquet (CDH), mais sa distante successeur aurait pu au passage rendre l’intitulé plus intelligible.
La Note de politique générale (Doc. parl. Chambre, n° 55 2294/008) de L. Dedonder (PS), ministre fédérale de la Défense, annonce un virage pacifiste radical : en vue d’un « meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle » des militaires, elle envisage une « révision de la législation sur le travail à domicile ». Dire que personne n’y avait pensé plus tôt… La note comporte aussi une section « Intégrité des femmes et des hommes de la Défense », mais hélas il s’agit de dénonciation des illégalités, et non de lutte contre le harcèlement sexuel.
Dans Le Soir Voyage (octobre 2021), une offre irrésistible : « Croisière férovière sur le mytique Transsibérien ». Animée par un proffeceur d’aurtograf.
Chez Carrefour Market, des instructions impérieuses : « Même vacciné, le port du masque reste obligatoire ». Il a reçu ses injections mais vous ne pouvez pas le garder en poche.
Entendu au Journal parlé de la RTBF Radio (8 novembre, 13 h.) que, selon une enquête de l’UCL, « un Belge sur trois ne comprend pas bien les informations relatives à sa santé ». Les deux autres sont de fichus menteurs.
Et à celui de 23 h. (19 novembre), que d’après P.-Y. Dermagne (PS), ministre fédéral du Travail, la rémunération du personnel occupé en titres-services se négociera « en commission sous-paritaire ». ¾ employeurs, ¼ syndicats ? C’est « sous-commission paritaire ».
Le Moniteur du 10 novembre a publié un décret de la Communauté française, daté du 14 octobre 2021, « visant l’éthique sportive et instituant un observatoire de l’éthique dans les activités physiques et sportives, ainsi qu’un réseau éthique ». Et tac !
À la « une » du Soir (2 novembre), le titre qu’il fallait absolument supprimer : « Série – H24 : les violences faites aux femmes à nu ».
Ibidem (même jour), on apprend que les amateurs qui fouillent les champs à la recherche de vestiges archéologiques s’appellent des « détectoristes ». Du verbe « détectorer », bien sûr.
Aussi (5 novembre), « Le Conseil de l’Europe, organisation réunissant 47 États (…) n’est pas une institution européenne ». Surprenant ! Il fallait écrire « pas une institution de l’Union ».
Encore (8 novembre), une page sur le sexisme des jouets, à l’approche de la Saint-Nicolas : « Les petites voitures destinées aux garçons véhiculent des clichés ». Et les journaux, donc !
De plus (9 novembre), sur le Parlement européen, le commissaire D. Reynders (MR) : « Il est donc probable que cela fasse qu’à un moment donné, il y a [sic] une idée de rejeter la manière de travailler en coalition, avec une recherche de compromis difficile ». Bien didit.
Adde (12 novembre), un billet de 20MINUTESFR : découverte d’un « nouveau dinosaure », et pas chez Lego. L’origine grecque du terme est « lézard terrible », et il y a de quoi : « Les scientifiques pensaient que les deux crânes retrouvés appartenaient à un platéosaure ».
En outre (16 novembre), la dépêche de Belga sur le Te Deum de la veille à Saints-Michel-et-Gudule : « De 50 à 100 personnes étaient réunies ». Estimation très difficile, dont les résultats varient largement selon la police et selon les organisateurs.
L’éditorialiste en chef (19 novembre) : « Par temps de covid, s’en remettre aux compromis sur les mesures (…) revient à utiliser de l’eau tiède pour éteindre l’incendie ». Si elle n’est pas glacée, elle ne mouille pas.
Au même sujet (22 novembre), une syndicaliste des soins de santé : « Le travailleur va devoir choisir entre la peste et le choléra ». En plus de la grippe et du coronavirus.
Enfin (26 novembre), un grand titre : « La Commission européenne veut à nouveau empêcher les voyages en ordre dispersé ». Seuls les tours organisés seront autorisés ? Non, elle vise les réglementations qu’adoptent les États membres, chacun pour soi.