Les CPAS ont 40 ans! Ils ont en effet été créés par la loi du 8 juillet 1976, date à partir de laquelle les caisses d’assistance publique ont été remplacées par les Centres publics d’aide sociale, devenus récemment d’action sociale.
À cette occasion, le SPP Intégration sociale organisait une journée avec le regard tourné vers l’avenir pour «mettre en lumière les personnes qui frappent à la porte des CPAS ainsi que les employés qui quotidiennement s’engagent à lutter contre la pauvreté».
Au menu de cette journée, des questions telles que : comment détecter activement la pauvreté, comment faire en sorte que le citoyen vainque sa peur d’aller demander de l’aide, comment organiser un bon accueil au CPAS ou encore comment élaborer un projet individualisé d’intégration sociale.
On le voit, pas question d’analyser les politiques du Gouvernement qui poussent quantité de gens dans la précarité ni les dégâts causés par le néo-libéralisme qui permet à un nombre beaucoup plus limité de gens à accéder à l’extrême richesse.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les CPAS font face à une quantité d’enjeux bien plus importants qu’au moment de leur création. Les services proposés sont plus variés et le public hétéroclite.
Diverses autorités se défaussent de leurs missions sur ces centres (pensons aux exclusions du chômage, notamment) qui peinent à faire face à toutes leurs obligations.
En cette période du retour en force de l’approche caritative (on revient aux pulls couleur caca d’oie chers à Jacques Brel), de la soupe populaire, des banques alimentaires, de la responsabilité individuelle (est pauvre qui le veut bien), de l’activation des fainéants et du tapage médiatique autour de la campagne auto-promotionnelle de la RTBF sur la pauvreté infantile, on ne peut certainement pas dire que la pauvreté a diminué et que les CPAS ont rempli leur mission.
Les CPAS ont donc encore un avenir. Bien sombre, cependant, vu les conditions dans lesquelles ils doivent remplir leur mission.
Le comité de vigilance du travail social (CVTS) a élaboré un «Manifeste du travail social», accessible sur leur site www.comitedevigilance.be.
Il peut être signé au nom d’une organisation ou à titre personnel. Le préambule explique l’origine de la démarche : «Le Comité de Vigilance en Travail social (CVTS) est né dans la tourmente. Celle de travailleurs sociaux emprisonnés et poursuivis pour leur engagement à mener une action sociale digne de ce nom (note : aide à des migrants).
Le soutien et l’indignation du terrain ont abouti à la création du CVTS. Le CVTS a grandi dans les consciences de travailleurs sociaux de tous les secteurs et de toutes les fonctions ; des travailleurs en désaccord avec des injonctions sécuritaires ou contrôlantes, inquiets de la manière dont les politiques, les organisations et les pratiques sociales détricotent peu à peu les principes essentiels du travail social.
Depuis plus de dix ans maintenant, le CVTS recueille les témoignages individuels ou d’équipes attentifs à garder et construire le sens d’une pratique du travail social qui est de plus en plus mise à mal jusque dans ses dimensions éthiques.
Le moment nous semblait venu d’agir collectivement, d’autant que les échos, même hors de la sphère du travail social, esquissent l’image d’une société faite de relations marchandisées et en voie de déshumanisation comme en témoignent les revendications de nombreux secteurs tant publics que privés».
Ce Manifeste est destiné à réaffirmer les principes incontournables du travail social et dénoncer la banalisation et le non-respect de ceux-ci, pour garantir les conditions minimales d’exercice de cette profession.
Les atteintes à ces principes
sont nombreuses :
remise en cause du secret
professionnel des agents
des CPAS, surcharge de
travail remettant en cause
la qualité de celui-ci, logique
de contrôle…
Le CVTS rappelle que le travail social repose sur :
Le travail social ne doit jamais être de l’ordre du contrôle, de la garantie de l’ordre public et moral ou de la désignation des méritants.
Le Moniteur du 26 octobre a publié un décret de la Communauté française daté du 30 juin 2016 et «relatif à l’enseignement de promotion sociale inclusif». À la différence de son contraire, le terme français «inclusif» ne veut pas dire grandchose («qui inclut» : voir J.D.J., n° 322, p. 47); l’article 1er, 1° du décret met d’ailleurs trois lignes à définir son objet.
Et surtout, il fallait placer «inclusif» après «enseignement» pour ne pas avoir l’air de commettre une grosse faute d’accord.
J’insiste. Selon Le Soir (2 novembre), la Première ministre britannique, «Theresa May a fait des promesses à l’industrie automobile… qui n’engagent qu’elle». Le journaleux aurait aussi bien écrit «aux producteurs automobiles», auquel cas Ms. Brexit serait devenue l’unique employée de ces patrons.
J’ignore d’où sort l’idée que le français n’admet pas les inversions, mais elle est fausse : «a fait à l’industrie automobile des promesses» sonne aussi clair qu’élégant.
Le Code bruxellois de l’aménagement du territoire dispose (article 6) que l’écoulement des délais des enquêtes publiques est suspendu durant les vacances scolaires. En conséquence, le Moniteur du 14 novembre a publié l’arrêté du 6 octobre 2016 qui communique les dates de ces vacances pour l’année 2015-2016 : «Les périodes de vacances scolaires (…) s’étalent (…)». Le gouvernement aussi.