Face à l’augmentation des enfants migrants arrivés en Belgique ces derniers mois et années, les dispositifs d’accueil et de scolarisation pour les primoarrivants (DASPA, anciennement classes-passerelles) sont saturés. Certes, il y a eu une augmentation du nombre de places, surtout autour des centres d’accueil pour demandeurs d’asile, mais ça se révèle nettement insuffisant face aux demandes. Et sur le plan qualitatif, ce dispositif fait aussi face à des défis considérables, puisqu’il ne s’agit pas seulement de remettre à niveau ou d’apprendre une langue, il s’agit bien souvent d’alphabétiser des enfants qui n’ont jamais été à l’école (voir le billet d’Eric Bruggeman sur le site de Infor-Jeunes Laeken : http://inforjeunes.eu/2016/06/16/les-classes-daspa-un-dispositf-mal-reconnu-et-pourtant-essentiel/).
Benoît de Leu, qui aura été l’animateur de cette marionnette, qui a eu ses beaux jours de 1994 à 2010, nous rappelle que «Bla-Bla, aujourd’hui, pourrait faire un boulot formidable auprès des enfants, en cette période d’insécurité» (voir l’article du 20/08/2016 «On a retrouvé “Bla-Bla”» sur le site www.dhnet.be). Qui ne se souvient en effet pas de cette émission «de rencontres, de fous rires, de moments particuliers, de folie, de poésie, d’humanité, de tendresse, d’impertinence, d’intelligence... de vie, quoi» (dixit Valérie Cotton allias Nicolle Lacolle). Sacrifiée sur l’autel de la pub et la bienséance.
Et Bernard Hennebert (infatigable animateur du site www.consoloisirs.be/) de rappeler : «Chaque jour, pendant plus d’une dizaine d’années, Bla- Bla chanta son célèbre tube “Cache-Cache Pub”. Les paroles incitaient les enfants à fuir la publicité: “Je bouche mes yeux, je cache mes oreilles et je regarde pas… La pub… beurk”».
Les annonceurs n’ont jamais admis cette audace, cette résistance à leur emprise de plus en plus forte sur les programmes. Ils ne supportaient pas ces quelques secondes quotidiennes qui constituaient pour eux une sorte de reproche vivant, et il en était de même pour une partie du staff de la RTBF et de la RMB (la régie publicitaire de la RTBF que dirige également M. Philippot). En attendant, les enfants ne bénéficient globalement que d’émissions abrutissantes, généralement stupides et certainement pas susceptibles de les faire réfléchir sur le monde tel qu’il est et tel qu’il devrait être.
La commissaire européenne à la Justice, Vera Jourova, a demandé de créer 1.500 places supplémentaires pour les enfants migrants et réfugiés non accompagnés, dont des centaines sont placés en détention faute d’infrastructure adéquate. De janvier à début septembre «environ 3.500 mineurs non accompagnés ont été enregistrés alors que la capacité des centres d’accueil pour cette catégorie n’est que de 800 en ce moment», a expliqué la commissaire, à l’issue d’une visite d’un centre d’accueil près d’Athènes et d’une rencontre avec le ministre grec de la Justice Nikos Paraskevopoulos.
Cette déclaration a été faite à la suite de l’appel de Human Rights Watch demandant à la Grèce de mettre fin aux détentions d’enfants migrants et réfugiés et réclamant également une action européenne en ce sens. Selon les chiffres du gouvernement grec, 323 enfants non accompagnés sont détenus dans des centres d’accueil fermés, 305 dans des centres de première réception et 18 dans des commissariats.
Selon HRW, les autorités grecques recourent régulièrement à ces détentions «dans des cellules de taille réduite et surpeuplées» où les enfants sont maintenus «dans des conditions insalubres pendant des semaines, voire des mois», la durée moyenne étant de 40 jours.
L’Union européenne versera 115 millions d’euros supplémentaires pour aider la Grèce à faire face à la présence d’un nombre important de migrants sur son territoire, dont une partie doit être consacrée à la création des centres d’accueil pour les enfants non accompagnés.
Dans la Tribune de la CGSP de septembre 2016, Pedro Véga, feu conseiller d’aide à la jeunesse à Liège, se plaint amèrement qu’une jeune fille dessaisie (il conviendrait de rappeler que ce n’est pas le jeune qui est dessaisi, mais le juge qui se défausse de son dossier, et de ses responsabilités, pour l’envoyer dans la fosse commune des juridiction pour adultes, fussent-elles qualifiées de «chambre spéciale du tribunal de la jeunesse») ait été maintenue à Saint-Servais et un garçon à Wauthier-Braine.
«Il ne peut y avoir mélange de genre» affirme-t-il péremptoirement.
Certes, la CGSP n’a pas vocation à défendre les droits des jeunes (même si la FGTB gère toujours un service de ce nom à Liège), on aurait espéré plus de discernement de la part de cet illustre acteur de l’aide à la jeunesse qui semble renier son passé. Parce que si ces jeunes ont été gentiment réorientés vers une justice plus «adaptée», outre l’approche répressive (et parfois discriminatoire) des juges, c’est peut-être aussi (surtout ?) dû à l’incompétence des intervenants (et de l’ensemble du système) qui ont eu affaire avec eux dans l’aide à la jeunesse. Intervenants qui sont parfois affiliés à la CGSP (CQFD). Est-il utile de préciser que si la jeune fille n’avait pas été maintenue à Saint-Servais (en section fermée, sous un régime spécial, dépendant de Saint-Hubert), elle aurait été envoyée en prison à 16/17 ans ? Est-ce ça que souhaite l’ex-conseiller ?
Le Comité des droits de l’enfant a adopté un Commentaire (n°19) général sur «La budgétisation publique et la réalisation des droits de l’enfant» (accessible uniquement en anglais pour le moment sur la base de données du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU : http://tbinternet.ohchr.org/) dans lequel il rappelle que la Convention relative aux droits de l’enfant (CIDE) prévoit que la priorisation des enfants dans les budgets publics, aussi bien au niveau national que supranational, participe à la réalisation de ces droits et a un impact positif à long terme sur la croissance économique, le développement inclusif et la cohésion sociale. De nombreux acteurs se réjouissent de l’adoption de ce CG19 en précisant que la réalisation des droits entraîne un coût, à défaut de quoi les droits restent des promesses vides.
Ce CG propose une méthode pour les États sur la manière de mettre en oeuvre l’art. 4 de la CIDE, notamment à l’égard des enfants les plus désavantagés et exclus. Il insiste aussi sur la nécessité d’entendre les enfants sur les décisions budgétaires. Enfin, ce CG devrait aider les États à concrétiser les engagements de l’ONU dans le cadre de l’agenda pour un développement durable.
Au Moniteur du 4 juillet, un arrêté royal du 17 juin 2016 «fixant pour l’année 2016 la majoration du montant du financement alternatif en vue du financement du surcoût net résultant de la suppression du régime spécial de pension du personnel navigant de l’aviation civile». Je sais, ça vole haut, mais accrochez-vous. «Article 1er. Le montant (…) est fixé à 9.784 milliers d’euros». Sans calcul.
Dans celui du 27 juin (erratum, 13 juillet), Selor annonce l’organisation d’une sélection comparative «pour le recrutement des coordinateurs Safety et Security [comme on vous le dit]» pour les cours et tribunaux. «Durant le premier event, les compétences suivantes seront évaluées (…)». Selon Robert, l’évent est «l’orifice des narines chez les cétacés», ce qui ne paraît guère aider, mais aussi «le caractère de ce qui est éventé». Encore un concours truqué.
Celui du 15 juillet indique diverses corrections à apporter à la loi du 27 juin 2016 relative aux accises (Moniteur, 30 juin). Ainsi : «à l’article 5, dans le texte néerlandais, lire “wordt gebruikt voor” au lieu de “wordt gebruikt voor”; dans le texte français, lire “est utilisé pour“ au lieu de “est utilisé pour”». On comprend mieux.
Grâce à celui du 22 juillet qui publie un arrêté ministériel du 30 mai 2016 concernant des délégations, on apprend que le «service public régional» [lire : ministère] de Bruxelles-Capitale comprend (si c’est le mot) une «direction facilities». Celle-ci n’a rien à voir avec les communes de la périphérie (J.D.J., n° 354, p. 63), mais est chargée de la gestion des bâtiments.
(voir J.D.J., n° 358, p. 47). Dans celui du 8 août, le Conseil supérieur de la Justice présente, en vue de la nomination de chefs de corps, des «profils générals» qui «ont été approuvé par l’assemblée générale». Il faudra se faire juger plutôt en néerlandais.
Celui du 10 août publie un décret wallon, daté du 20 juillet 2016, «relatif à l’octroi d’un avantage fiscal pour l’acquisition de l’habitation propre : le Chèque Habitat». On croirait qu’il faut plutôt aider ceux qui ne trouvent à acheter que des taudis crasseux, mais la consultation de la version allemande s’impose : «die Eigenwohnung».
Le droit successoral considère l’enfant conçu comme né quand il y va de ses intérêts. En juin à l’ULB, un étudiant en a donné dans sa copie de Fondements du droit une ingénieuse version : «[La règle] permet à l’enfant de choisir pour sa naissance le moment le plus avantageux».