"Ici et ailleurs" du JDJ N°426

Revenge Porn

Infor-Jeunes Laeken a réalisé une vidéo de sensibilisation bien faite sur le «revenge Porn», c’est-à-dire la diffusion punissable et sexiste d’images intimes d’une personne qui n’a pas donné son accord pour que les photos qui la représentent soient ainsi diffusées (transgression du droit à l’image).

L’objectif de la campagne est de prévenir ce genre de dérive, mais aussi de construire avec les jeunes des relations qui ne font pas l’impasse sur la douleur de l’échec amoureux, mais qui l’envisage selon une approche respectueuse non violente et respectueuse de chacun.

Cherchez Revenge Porn sur YouTube Infor jeunes

Immigration et délinquance : on objective

Le Centre français d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), rattaché à Matignon, montre que la surreprésentation des étrangers dans les statistiques répond à des biais tout au long de la chaîne pénale.

Pour ceux qui s’intéressent un peu à la question, ce n’est pas une nouvelle. Les chercheurs, qui se sont basés sur des recherches menées dans plusieurs pays européens, arrivent à la conclusion que «les immigrés ne sont pas à l’origine d’une augmentation des taux d’infraction dans les pays d’accueil», à l’exception des vols pour ceux qui n’ont pas accès au marché du travail.

Pourtant, ce ne sera pas suffisant pour contrecarrer une large frange d’opinion publique alimentée par les discours populistes et électoraux, qui est convaincue du contraire !

Le «sans-chez-soirisme»

Peut-être pourrions-nous conseiller aux donateurs pour les Restos du Coeur (voir édito) de… jouer à « RUE DE LA BASCULE », un nouvel outil pour sensibiliser le grand public (à partir de 14 ans) aux causes qui font qu’une personne bascule un jour vers l’absence de chez-soi.

Grâce à des cartes et aux échanges cadrés par un animateur, les joueurs peuvent découvrir les causes de l’absence de chez-soi, classées en 4 grandes thématiques : les causes structurelles, institutionnelles, relationnelles et enfin, les causes personnelles.

Et réfléchir aux remèdes.

communication@doucheflux.be

Transidentité

En 2022, 569 Belges ont fait adapter la mention M/F sur leur carte d’identité afin de la faire correspondre à leur identité de genre, à peu près autant dans un sens que dans l’autre.

Ce changement a été assoupli en 2018 (lorsque certaines conditions médicales strictes préalables à un changement d’enregistrement du sexe ont été supprimées comme l’obligation de stérilisation) en permettant d’effectuer deux déclarations auprès de l’officier de l’Etat civil.

Cette procédure devrait encore être assouplie à l’avenir en supprimant l’exigence d’une double déclaration à trois mois de distance et permettant plusieurs déclarations contraires.

Reste que l’enregistrement reste binaire, ce qui ne correspond pas à toutes les personnes trans ou inter-genre (voir le rapport publié par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes sur https://igvm-iefh.belgium.be/fr).

Exploitation sexuelle des enfants en ligne

71 États membres des Nations unies (dont les 27 États de l’Union européenne) ont signé un appel à la suppression des documents relatifs à l’exploitation et aux abus sexuels concernant des enfants pour combattre de manière proactive le matériel d’exploitation et d’abus sexuels des enfants en ligne qui prend des proportions inouïes.

L’appel pointe la responsabilité des États membres et du secteur privé de prendre des mesures pour protéger les enfants contre toutes les formes d’exploitation et d’abus sexuels et reconnaît le traumatisme dévastateur et durable que l’exploitation et les abus sexuels sur les enfants peuvent infliger aux victimes.

De la déclaration à l’action, il y a plus qu’un pas !

Prévenir et répondre aux morts en mers

«Les noyades de tant de migrants - en moyenne 8 par jour l’année dernière - sont une source de profonde honte pour l’Europe. Nous ne pouvons pas nous contenter de regarder des innocents mourir en mer. Les États membres de l’Union européenne doivent améliorer les opérations de recherche et de sauvetage et mettre en place des moyens légaux de se mettre à l’abri afin d’éviter les décès en mer, c’est une question de droit et de décence».

Ces propos ne sont pas le fait d’une ONG d’activistes, mais de Michael O’Flaherty, directeur de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, à l’occasion de la publication d’un rapport sur ce que l’UE doit faire en matière de sauvetage en mer.

Celui-ci identifie six domaines d’intervention :
— la réalisation d’enquêtes rapides, efficaces, transparentes et indépendantes,
— l’amélioration de la recherche et du sauvetage en mer,
— des règles de débarquement claires et plus de solidarité,
— une meilleure protection pour les survivants,
— la surveillance indépendante des frontières
— des voies légales plus accessibles vers l’UE.

Bref, mettre en oeuvre les droits fondamentaux qui sont applicables en Europe !


Les bésicles de Jiji

De la misère en milieu étudiant (détonateur de Mai 68)

Le Moniteur du 3 mars (2ème éd.) publie un avis de « sélection comparative de Bacheliers en shift (…) francophones pour le SPF Finances ». Une filière d’études méconnue ? Ou bien, pour ces pauvres hères, s’agit-il en anglais de l’ancien sous-vêtement féminin comme masculin qu’on appelait en français chemise, le seul que portent les Bourgeois de Calais, statue célèbre d’Auguste Rodin ? Non point : l’avis s’adresse bien à des titulaires de tout diplôme de ce niveau, mais ils devront travailler en équipes successives.

Calembour lui-même

Dans Le Soir(10 mars), un billet d’humeur intitulé « Bouchez et Francken se rencontrent pour un débat polissé ». Tenu à Jurbise, ce fut un échange plan-plan entre gens « de bonne composition » (MR et N-VA) qui s’accordent pour dénoncer le « laisser-aller wallon » ; mais vu la présence de dangereux agitateurs du SETCa, les forces de l’ordre étaient sur place. Le billettiste aurait donc pu écrire « un débat deux fois policé », au lieu d’évoquer obscurément le film de Maïwenn sur une brigade des mineurs, titré à partir de l’orthographe hésitante d’un gamin.

On vit une époque formidable (B.D. de Reiser)

Selon le Code de la nationalité, un·e étranger·e peut devenir belge en déposant une « déclaration de nationalité » auprès de l’état civil. Celle-ci implique une attestation que l’intéressé·e a d’une des trois langues nationales, une connaissance élémentaire tant orale qu’écrite, même s’il/elle est illettré·e… Par son arrêt n° 52/2023 du 23 mars 2023 (www.constitutional-court.be), la Cour constitutionnelle a dû déclarer à ceux qui en doutaient, qu’en pareil cas, cette dernière exigence contrevenait au principe de non-discrimination. Mot de 3 lettres, c au début, n à la fin : quelle est celle du milieu ?

Ça tombe dru

  • Le site de la RTBF (8 février) commente la nouvelle sortie du film de James Cameron : la tragédie du Titanic pourrait être due à l’inattention des vigies qui se trouvaient « dans le nez-de-pie ». Laquelle s’affairait à préparer son nid (merci à Huguette Jones).

  • Sur celui de Femme actuelle – le mag (3 mars), un journaliste déclare que Pierre Palmade avait eu récemment « quelques comportements hiératiques ». Il a le culte de la cocaïne ? Mais aussi une conduite (automobile) erratique (merci à Alain-Charles Van Gysel).

  • Selon Le Soir (7 mars), maints eurodéputés traînent à déclarer leurs excursions : « Des retards parfois astronomiques : un voyage datant de l’été 2020 (…) et un autre de l’automne 2019 ». Par ex., un aller simple vers Mars prendrait environ 7 mois ; d’où reviennent-ils ?

  • Avec la même précision mathématique (28 mars), sur les trottinettes à Paris : « le nombre exponentiel d’accidents (34 morts et 600 blessés graves l’an dernier) ». 34 est quelle puissance de combien ? et 600 ?

  • D’ailleurs (25-26 mars), sur l’annulation du Legoland à Gosselies : « Les acteurs locaux avaient beaucoup misé sur un projet censé apporter 1600 emplois (800 directs et 600 indirects) ». Rien ne leur avait mis le boulier à l’oreille.

  • Ce n’est pas tout (30 mars) : « Né en 1935 (…), le septuagénaire avait vendu les sucreries familiales de Tirlemont en 1989 ». Si vous ne voyez pas, abonnez-vous.

  • Ibidem (20 mars), parmi les politiques qui ne quittent pas Tik Tok, figure le ministre (PS) du Budget de la Communauté française, « Frédéric Dardenne ». Le fils des Frères ? plutôt de son désopilant géniteur, Michel Daerden.

  • Encore (22 mars), un gros titre : « La maîtrise du français obligatoire pour les futurs profs ». Mais quant au français facultatif, sékomilvøl.

  • Aussi (23 mars), un communiqué Belga évoque encore « un onéreux voyage à Dubaï qui a coûté la présidence [du Parlement wallon] à J.-C. Marcourt (PS) ». Le troc, c’est plus cher.

  • En outre (9 mars), R. Maouane, coprésidente de la régionale bruxelloise d’Ecolo, sur les loyers : « On est hypervolontariste ». Et sur les perspectives électorales : « Je suis hypersereine ». Bref, le parti hypersévère.

  • De plus, dans Tribune de la CGSP AMiO (mars) : « Ecolo-Groen a promis que [ses] deux vice-premiers ministres allaient se remettre autour de la table et voir s’il était possible de remettre le pré-accord sur la table du [cabinet restreint] ». Syndicalisme alimentaire !

  • Et au Moniteur du 20 mars, un arrêté du 9 février 2023, signé par P. De Sutter, l’une de ces vice-premiers, chargée de la Fonction publique, établit « le règlement d’ordre intérieur de la commission d’évaluation ». De quoi ? peu importe, pourvu qu’on en connaisse la valeur.

  • D’après Stradalex News (21 mars), « Il est possible de consulter les dossiers numérisés d’informations en matière (…) d’assassinat et de meurtre du ministère public ». Le gouvernement précédent voulait supprimer le juge d’instruction ; au tour du procureur (merci à Jacques Fierens).

  • Dans le dépliant de Lidl (mars), « ce barbecue en céramique contient un thermomètre intégré avec graduation en degrés ». Chez Aldi, ce n’est qu’en centimètres.