"Ici et ailleurs" du JDJ N°435

Genres pluriels en danger !

Genres Pluriels, la plus ancienne association belge qui se consacre au soutien, à la défense des droits et à la lutte contre les discriminations envers les personnes fluides, trans* et intersexes, a annoncé que sa trésorerie était vide.

Le manque de fonds risque d’altérer l’équipe et la qualité de ses missions, alors qu’elle a reçu de plus en plus de demandes au fil de ces dernières années. Le soutien envers cette communauté requiert une longue préparation, ainsi qu’un personnel qualifié. Malheureusement, l’ONG risque de ne plus pouvoir y répondre correctement. Vous pouvez réaliser un don à l’adresse suivante : https://www.genrespluriels.be/APPEL-AUX-DONS-la-survie-de-Genres-Pluriels-est-menacee

Quand les organisations de défense …

L’Institut fédéral des droits humains a dernièrement interrogé plus de 150 organisations belges oeuvrant dans la défense des droits humains ; l’enquête portait sur les pressions qu’elles auraient subies. Le rapport, qui a été publié ce 8 juillet, est accablant : 55 % des organisations ont été victimes au moins une fois d’une forme d’intimidation, de harcèlement, voire de menaces, quand ce ne sont pas des déclarations fausses dans les médias.

… sont elles-mêmes attaquées …

Ainsi, près de la moitié des membres (46 %) a été verbalement agressée, en particulier sur les réseaux sociaux. Ce sont les organisations travaillant pour la défense des migrants, le droit des communautés LGBTQIA+, l’aide aux personnes incarcérées, la lutte contre le racisme, ou la préservation de l’environnement qui s’avèrent le plus ciblées.

… et aussi ignorées par les politiques

Dans le même rapport, près de 20 % des organisations sondées estiment qu’elles ne sont pas entendues par les responsables politiques. D’autres déplorent les difficultés à obtenir les autorisations communales pour manifester (la procédure prenant des jours, voire des semaines).

Le rapport est disponible ici : https://news.belgium.be/fr/linstitut- federal-des-droits-humains-appelle-davantage-de-respect- pour-les-defenseures-des-droits

Parlons Jeunesse…

À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, le Service de la Jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles a publié le 12 août « Parlons Jeunesse » : un podcast de six épisodes qui se consacre aux travailleurs et travailleuses du secteur de la jeunesse.

Chaque épisode prend la forme d’une discussion entre un(e) travailleur(se), un(e) expert(e) et un(e) jeune sur une thématique précise, allant de la visibilité du secteur au cyberharcèlement, en passant par la maltraitance ou l’engagement des jeunes.

… un podcast de la FBW

À travers six thématiques distinctes, le podcast invite à découvrir des pistes de réflexion, des outils, des conseils ou bien des témoignages inspirants. Ils ont été réalisés en collaboration avec l’agence Makers Media.

Les épisodes sont disponibles intégralement sur la chaîne YouTube de Culture.be : https://www.youtube.com/@culturebefwb3362

La vaccination mondiale stagne…

L’ONU a fait part de son inquiétude ce lundi 15 juillet : la vaccination des enfants dans le monde stagne depuis 2022 et n’a toujours pas retrouvé les niveaux de 2019 – année prépandémique. Pire encore, le nombre d’enfants n’ayant reçu aucune dose a fortement évolué ; passant de 12,8 millions en 2019 à 14,5 millions en 2023.

En 2023,300.000 cas de rougeole furent recensés, soit quasi le triple de 2022 ! Les pays frappés par les conflits, les maladies inévitables ou la pauvreté (Soudan, Yémen, Afghanistan) restent les plus touchés par ce phénomène.

… enfin presque (heureusement)

On observe néanmoins une augmentation de la vaccination contre le papillomavirus qui est notamment responsable du cancer du col de l’utérus. Certes, on reste loin de l’objectif fixé à 90 % de vaccinées (56 % dans les pays à haut revenu et 23 % dans les pays à faible revenu), mais les chiffres grimpent. De plus amples informations sont disponibles ici : https://news.un.org/fr/story/2024/07/1147046

Éteignez votre téléphone…

En février dernier, le ministre norvégien de l’Éducation avait émis des directives quant à l’utilisation des téléphones portables à l’école. Désormais, quatre établissements sur cinq les ont bannis.

Des interdictions similaires s’observent dans d’autres États, en particulier les pays scandinaves. En effet, ces derniers, qui avaient misé sur le numérique comme outil éducatif, regrettent et font marche arrière. Les enquêtes publiques ont révélé une baisse généralisée des aptitudes scolaires ; les écrans constituant une forte source de distraction et nuisant à l’apprentissage.

… et reconnectez-vous

Pour revenir à la Norvège, depuis que les établissements scolaires ont interdit les téléphones portables, les enseignants soulignent une baisse de distractions chez les élèves : ils sont d’autant plus concentrés, intéressés et curieux. Les interactions, avant, pendant et après les cours, s’avèrent également meilleures ; le contact s’opère plus facilement. Les moqueries, voire le cyberharcèlement, bien que toujours présents, ont de même diminué, en particulier envers les filles. Quid de la Belgique ?


Les bésicles de Jiji

Législation télescopique

Le Moniteur du 8 avril publie la loi du 29 février 2024 « en vue d’insérer une mesure de sûreté pour la protection de la société ».

L’opération sera si difficile à réaliser, comme une mission vers Mars ? Et on dirait une recette de cuisine, qui recommande « d’insérer une mesure » de farine. Le néerlandais énonce sobrement « tot invoering van », qu’il fallait rendre par « introduisant ».

In het Nederlands dans le texte

Poursuivons : le 18 avril, le même organe officiel livre, datée du 9 avril 2024, une « loi droit de la procédure pénale I ». Ce qui fait attendre une « loi gauche II », ou une « loi tort II ». À moins qu’un secret soit mis au jour : le traduiseur du « federaal minister van Justitie » (P. Van Tigchelt, VLD) est un robot dont l’inintelligence artificielle suit à la lettre « wet strafprocesrecht I ».

Encore demi-tour

Celui du 12 avril nous apprend que, toujours sur le pont (du kayak), Ph. Henry (Ecolo), ministre wallon de la Mobilité, a abrogé son arrêté du 26 février 2024 qui interdisait la circulation sur la Semois (voir le J.D.J. n° 434), à l’aide d’un autre du 2 avril qui, lui aussi, entrait en vigueur « le jour de sa signature ». Les navigateurs/trices qui avaient dû rebrousser chemin rétroactivement peuvent donc être revenu/e/s depuis 10 jours.

On solde !

… comme disent les militaires. Ayant sélectionné le F-35 parce que, notamment, il peut larguer les bombes nucléaires fantômes de Kleine-Brogel, la Belgique en attend (longuement) la livraison.

Toujours infaillible sur les données chiffrées, Le Soir (25 avril) précise que « les 34 exemplaires [commandés] représentent un montant de 4,5 millions d’euros ».

Or, un seul de ces bidules coûte environ 120 millions de dollars (1 $ = 0,93 €) : voyez la « bonne » affaire.

Ça tombe dru

  • Le Soir (26 mars) clame en première page : « Le succès de plus en plus retentissant des aides auditives ». Vous dites ?

  • De même (29 mars), un titre : « L’ex-greffier du parlement ‘non grata’ à la Province du Brabant wallon ».

    On ne le savait pas transgenre. Une persona (mot latin féminin comme en français) peut être non grata (« qui ne plaît pas »), mais le masculin reste gratus.

  • Itou (5 avril), à propos du Vlaams Belang : « Pour tenter de cerner le profil des électeurs du parti d’extrême droite, Le Soir est parti à leur rencontre ».

    D’en rire, disait Pierre Dac.

  • Aussi (17 avril), le « spécialiste » des affaires britanniques décrit le lord mayor de la City de Londres ; « son habit noir en velours et manteau d’hermine rouge sang ». Horreur, ils n’ont même pas lavé les (nombreuses) peaux de ces petits animaux, blanches en hiver !

  • Ibidem (22 avril), un politologue de l’Université de Liège : « Churchill est le héros de la Seconde Guerre mondiale, mais il est sévèrement battu aux élections qui suivent l’Armistice ».

    Celui du 11 novembre 1918.

  • Le supplément LéNA (27 avril) reproduit un reportage du Figaro consacré à l’érosion des falaises en Normandie, qui mentionne à répétition la « Côte d’Opale », bien connue des Belges.

    Celle-ci se trouve en Picardie ; la côte visée est «  d’Albâtre ». Daltonisme ?

  • Selon le site de 7sur7 (27 mars), la ministre fédérale de l’Intérieur, A. Verlinden (CD&V) déclare que « La Belgique ne compte pas augmenter le niveau de la menace terroriste ».

    Ouf, pas d’exportation de pralines explosives ni de bière à la strychnine !

  • Sur celui de L’Avenir (5 avril), au sujet de l’accident mortel à Couillet lors d’une course-poursuite : « C’est la douche froide dans les services de police ».

    Cliché d’un goût exécrable pour la famille de l’agent, mais bien nécessaire ?

  • Et celui de BX1 (12 avril) cite le ministre bruxellois B. Clerfayt (DéFI) qui défend son projet bloqué de Code du bien-être animal : « Avec l’abattage réversible, il y a d’autres techniques ».

    Les humains candidats hésitants au suicide y prendraient grand intérêt.

  • Quant à www.lachambre.be, on y apprend que le 26 avril, la commission compétente a adopté le projet de loi 3926 « en matière de travail du sexe sous contrat de travail », comme en témoigne, en néerlandais, « het verslag », ou hélas, en français, « le rapport ».

  • Jette Info, magazine communal (avril), conseille les électeurs qui ne pourront aller voter : « Vous êtes à l’étranger – Preuve : Vous devez vous présenter à la maison communale pour la légaliser ». Ou « Faites comme si je n’étais pas  ».

  • D’après Elle (éd. France, 18 avril), la mini-série TV Franklin montre comment « il rallia Louis XVI à la cause de l’unification des États-Unis ». Pendant la guerre de Sécession ?

  • Le tâcheron d’Un jour dans l’Histoire de La Première (RTBF Radio, 19 avril, 13 h. 30) évoque la chanson de Zeca Afonso qui servit de détonateur à la « révolution des œillets » au Portugal en 1974 : « Grânola, vila morena ». Glaneur, va.